Vacances 2012 : 10 astuces pour voyager pas cher

La crise n’a fait que conforter la tendance. Internet a profondément modifié nos habitudes de consommation et, dans un contexte économique chahuté, la Toile est devenue le terrain privilégié des chasseurs de bonnes affaires. En quelques clics, l’internaute compare une offre pléthorique, s’inscrit sur une alerte pour être averti de la date d’un déstockage, fixe le prix de ses vacances sur un site de ventes aux enchères, réserve à bon prix la chambre d’amis d’un Brésilien…
Quiconque aurait passé les cinq dernières années dans une grotte – drôle d’idée, direz-vous … – serait stupéfait de découvrir la variété des options dont dispose désormais un voyageur pour optimiser son budget vacances. Au point de brouiller les pistes: étourdi de promotions forcément exceptionnelles, de ventes «flash» à saisir dans la minute et de propositions d’achats groupés à prix ahurissants, le consommateur perd peu à peu la notion du juste prix.
Une seule certitude: actuellement, pour payer le moins cher possible, il faut réserver longtemps à l’avance ou … au tout dernier moment. En sachant que les tarifs les plus attractifs sont le plus souvent assortis de contraintes fortes et qu’acheter à la dernière minute suppose de faire preuve d’une certaine souplesse, L’alternative? Tester les nouvelles formules en vogue, ventes privées et échanges entre particuliers en tête, en gardant présent à l’esprit le bon vieux: précepte populaire rappelant que «tout ce qui brille n’est pas d’or» !
- 1) Réserver le plus tôt possible : Jusqu’à 78% d’économie
Premiers arrivés, premiers servis! Les professionnels chouchoutent ces early birds qui apportent une trésorerie précieuse à leurs entreprises. Les transporteurs low cost en ont fait leur modèle économique. Les compagnies régulières leur ont emboîté le pas et bradent une partie de leurs sièges à certaines périodes. La SNCF pratique la formule à l’année sur ses iDTGV, avec un prix d’appel à 19 euros, et ses billets Prem’s. Depuis peu, sur certains axes, les derniers trains du vendredi et du dimanche sont entièrement vendus en Prem’s.
L’aller-retour Paris-Bordeaux se déniche ainsi à 40 euros, contre 178 euros en période de pointe, soit une réduction de 78 %. Mais mieux vaut éviter de changer d’avis, ces billets n’étant ni échangeables, ni remboursables. Sauf à ruser (Voir piste n° 9). Les voyagistes sont entrés dans la danse avec des ventes en «premières minutes» de Stocks limités, pour lesquels les réductions atteignent jusqu’à 50% chez Marmara, Nouvelles Frontières, Look Voyages… Les prix des hôtels Club Jumbo du groupe Thomas Cook, accessibles seulement sur Internet, augmentent pour leur part au fil de leur remplissage.
- 2) Être flexible à trois jours près : Jusqu’à 74% d’économie
Les comparateurs et les agences en ligne comme Go Voyages, Expedia, Ecotour, eDreams ou Voyages-Sncf.com piochent dans les bases de données des transporteurs, des loueurs de voiture et des hôteliers et restituent leurs trouvailles sur une liste rangée par prix croissants. Ces tarifs varient en fonction de la période, mais également des jours de la semaine et des heures, affinés en permanence en fonction de l’offre et de la demande, en vertu du yield management dans le jargon professionnel. Une nouveauté: des comparateurs intègrent la notion de « dates flexibles », comme celui de Liligo, simplifiant encore les recherches pour les clients. Sur un Paris-New York, fin Juin, à trois jours près, le tarif passe ainsi de 403 euros à 309, soit 23 % d’économies. En général, les vols avec escales sont moins chers, mais cette économie n’est pas toujours à privilégier, en particulier pour des déplacements de courte durée.
- 3) Attendre la dernière minute : Jusqu’à 23% d’économie
Par définition, un produit touristique n’est pas stockable, À l’exception des deux premières semaines d’août et de celle du Nouvel An, les retardataires ont donc toutes les chances de bénéficier de ristournes attractives pour un départ imminent. A condition de s’adapter aux opportunités. Tous les sites proposent également des « promos de dernière minute », Et certaines agences fixent des rendez-vous réguliers aux internautes pour les fidéliser.
Nouvelles Frontières organise ainsi ses Enchères les mardis et jeudis. On y a déniché un vol aller-retour Paris-Punta à 209 euros TTC, au lieu de 809 euros plein tarif, soit 74 % d’économie.
Le mercredi est le jour des Imbattables de Lastminute et des Ventes Flash de Marmara, où s’achetait au mois de Janvier une croisière sur le Nil à 279 euros, soit 56 % de réduction.
Thomas Cook anime, lui, les fins de semaine avec des Vendredis de Folie, qui se prolongent jusqu’au lundi suivant, où certains vols associés à des séjours sont proposés à 1 euro. Chaque mardi, All Seasons, de son côté, offre 50 % de réduction pour des séjours à consommer le week-end suivant.
- 4) Traquer les promotions : Jusqu’à 60% d’économie
Les plus motivés resteront à l’affût des opérations spectaculaires destinées à asseoir la notoriété d’une marque. Ski Horizon a été le premier à proposer 40 séjours à la montagne à 1 euro, écoulés en trente secondes chrono !
Même quand elles sont soumises à conditions, comme l’achat de prestations complémentaires par exemple, ce type d’offres reste imbattable. Les autres s’abonneront au Top 20 de Travelzoo, un « dénicheur de bons plans » proposant chaque semaine une sélection de promotions vérifiées par des spécialistes.
Une autre astuce consiste à s’inscrire aux « alertes promo » de ses sites préférés. Taux de réduction constaté: de 30 à 60 %.
A signaler: les hôtels Top Secret de Lastminute – leur nom n’est dévoilé qu’après la réservation – proposés à prix dégriffés. Par exemple, une boutique-hôtel à Rome en janvier a été vendue 84,50 euros la nuit au lieu de 130, soit 35 % de réduction.
- 5) Privilégier les vols low-cost : Jusqu’à 70% d’économie
Les compagnies low cost, ou « à bas coût », ont révolutionné le transport aérien avec un principe simple, consistant à comprimer les frais pour afficha’ des tarifs imbattables. Aéroports secondaires (parfois), services et espace entre les sièges réduits au maximum, vente uniquement sur Internet…, tous les postes de coût sont compressés. Les tarifs d’appel, mis en avant à grand renfort de publicité, ne s’appliquent qu’à quelques sièges, mais ils existent!
Ryanair notamment lance régulièrement des opérations promotionnelles allant jusqu’au vol gratuit, hors frais annexes évidemment. En janvier, la compagnie communiquait sur des trajets à 9.99 euros. Par exemple, un Marseille-Milan à utiliser en Février ou Mars. En prenant garde de refuser toutes les options tarifées (voir piste n°6), le prix passe à 30,98 euros. A 106 euros, le même trajet avec Air France reste 70 % plus cher.
- 6) Eviter les frais annexes : Jusqu’à 30% d’économie
Attention aux suppléments divers s’ajoutant au prix d’appel ! Sur Ryanair, le paiement par carte bancaire – obligatoire – occasionne des frais de 6 euros par trajet. Sauf à régler avec une carte MasterCard prepaid.
Mais cette carte est très peu répandue en France et il faut se tourner vers des banques britanniques en ligne – Neteller, par exemple – pour l’obtenir.
Plus simple: éviter les bagages en soute, payants, si on part peu de temps. Idem pour l’assurance annulation, inutile si on règle avec une carte bancaire haut de gamme. Attention, cette option est présélectionnée. Et parfois difficile à supprimer: Ryanair « cache» cette possibilité dans la liste du pays de résidence entre Latvia et Lithuania !
La réservation en ligne suppose d’opérer avec précaution. Car, une fois celle-ci conclue, tout changement entraîne de nouveaux frais ! Exemple, le coût d’enregistrement d’un bagage à l’aéroport est fortement majoré : chez EasyJet, il est facturé 11 euros au moment de la réservation en ligne, 30 euros au comptoir d’enregistrement et 50 euros à la porte d’embarquement. Un aller-retour Paris-Athènes sur Easylet fin janvier, initialement affiché à 86,98 euros, colite en fait 28 euros plus cher avec les frais annexes !
Enfin, et c’est nouveau, l’heure à laquelle la réservation est effectuée influe sur le prix du dossier. Go Voyages et Lastminute facturent ainsi jusqu’à 11 euros par trajet des frais qu’ils offrent entre 4 et 6 heures du matin. La moyenne d’économies possibles en déviant les pièges atteint vite 30 %.
- 7) Devenir membre d’un club de ventes privées : Jusqu’à 70% d’économie
En théorie, les ventes privées organisées sur Internet ne sont accessibles qu’aux membres du « club privé », auquel l’adhésion se fait par cooptation. Mais le concept s’est beaucoup assoupli sur la Toile: les sites encouragent leurs membres à recommander des proches et proposent même aux solitaires de jouer le rôle de parrain. Voyageprivé.com a été précurseur de cette formule en vogue qui séduit autant les consommateurs que les marques par son petit côté élitiste. Il est désormais en concurrence frontale avec le généraliste Ventesprivées et quelques outsiders comme Brand-Alley Voyage.
Le principe de ces ventes événementielles est simplissime : pendant une courte période, de deux à six jours en général, une marque propose un produit haut de gamme avec une décote forte, de 30 % au minimum et jusqu’à 70 %. Par exemple, en Janvier, une opération montée avec la compagnie Emirates proposait des packages en hôtels de luxe avec vols en classe affaires à des prix minorés de 40 à 70 % par rapport au tarif public.
- 8 ) Grouper les achats : Jusqu’à 73% d’économie
Le principe des achats groupes n’a rien de nouveau – les comités d’entreprise en sont la preuve -, mais l’apparition de platesformes dédiées sur Internet ou sur les réseaux sociaux a bousculé la donne en offrant une dimension inédite à la formule. Avant qu’il ne s’effondre en Bourse, le site Groupon, spécialisé sur ce créneau, était salué comme la société ayant connu la plus forte croissance de l’histoire d’Internet. Le modèle économique de ce précurseur divise, mais force est de constater qu’il stimule la concurrence.
En France, il existe déjà une centaine de sites spécialisés en achats groupés. Et, désormais, ce sont des agrégateurs de deals qui se créent. L’heure est donc à la surenchère. Travel24-deals.fr base sa publicité sur la promesse de réductions pouvant atteindre 90 % pour des deals proposés en nombre limité. On constate que les réductions proposées ~. sont généralement plus proches de 50 % que de 90 % ! Par exemple, un week-end au Maroc à 229 euros au lieu de 466 euros, soit 51 %. C’est tout de même parfois plus, comme cet hôtel à Disneyland à moins 73 % proposé par Lookingo fin Janvier.
- 9) Contourner les professionnels : Jusqu’à 50% d’économie
Ne le dites à personne et surtout pas à la SNCF: des sites permettent de revendre les billets Prem’s que la compagnie ferroviaire considère comme étant « ni échangeables, ni remboursables ». Kelbillet, Trocdestrains et Zepass proposent ainsi de mettre en relation des particuliers ayant acheté un billet mais ne pouvant plus partir et d’autres souhaitant partir à un tarif attractif. Une seule contrainte: les e-billets ne sont plus cessibles après impression. Cette inventivité s’inscrit dans la tendance émergente de détournement des circuits classiques, dont l’humanitaire est une illustration. Le covoiturage, par exemple, qu’on réserve en ligue sur covoiturage.fr pour des trajets jusqu’à 50 % moins cher qu’en train.
- 10 Explorer les circuits parallèles ou gratuits : Jusqu’à 100% d’économie
Alors que les locations de chambres d’hôtes et les échanges de maisons – via Intervac, Homelink, Trocmaison ou GuestToGuest – sont entrés dans les mœurs, de nouvelles formules émergent. Encore balbutiant en France, mais connaissant un énorme succès dans les pays
Anglo-saxons, le site airbnb.com, en anglais, recense des offres d’hébergement de particuliers partout dans le monde. Du très chic, avec loft, yacht…, ou du basique en chambre d’amis, mais toujours dans un esprit résolument friendly. Trouvé fin janvier: un appartement à New York, près de Time Square, pouvant accueillir 6 personnes et très bien noté par les précédents utilisateurs pour 184 dollars la nuit, soit 145 euros. Plus souple et moins cher qu’un site de location traditionnelle comme Homelidays, imposant des séjours du samedi au samedi.
Les réseaux: de couchsurfing comme BeWelcome, Couchsurfing, The Hospitality Club…, mettent, eux, en relation des inconnus acceptant d’héberger gracieusement un voyageur sur un coin de leur canapé, le temps d’une nuit ou plus. Les adaptes de cette formule sont plutôt jeunes.
En revanche, le homesitting séduit surtout des seniors : les hôtes s’engagent à garder la résidence d’un particulier, et parfois ses habitants à quatre patte, en échange du gîte gratuit.
Côté campagne, le réseau des wwoofers propose le gîte et le couvert gratuits dans des fermes bio en échange de petits services ou de quelques heures de jardinage : wwoof.fr, 15euros l’annuaire. Enfin, toujours dans un esprit de partage, des sites invitent les particuliers à louer leur voiture à leurs voisins: CityzenCar, Voiturelib’, Une voiture à louer…