Des économies de carburant pour les entreprises

Véhicules moins gourmands
Avec un parc de plus de deux cents véhicules légers utilisés par ses commerciaux et ses techniciens, Bodet, leader européen de la mesure et de la gestion du temps, a réussi à ne pas subir de plein fouet la hausse des carburants. « Courant 2009, j’ai décidé d’accélérer le renouvellement du parc en commandant d’un seul coup une centaine de véhicules. Récents, équipés de moteurs moins gourmands, il nous font faire des économies de carburant. Grâce à eux, notre consommation de gazole a baissé de 5 % », explique Jean-Pierre Bodet, Le PDG de l’entreprise de Trémentines (49) glisse au passage que le fait de passer une grosse commande lui a permis d’obtenir par ailleurs des ristournes intéressantes auprès des constructeurs. Avantage collatéral, une consommation réduite s’accompagne d’une diminution des rejets de CO2 qui favorise la démarche de certification ISO 14001 engagée.
Chez Triballat, spécialiste des produits laitiers (Sojasun, Vrai..) basé près de Rennes, une stratégie globale de développement durable a également accéléré le renouvellement des véhicules dédiés à la collecte du lait. « Depuis 2010, nous modernisons notre flotte avec des motorisations moins polluantes, c’est un des axes importants de notre politique de développement durable qui nous a aussi permis de consommer de 5 à 10% de gazole en moins », se réjouit Jean-Marc Levèque, le responsable du développement durable de l’entreprise.
Moins 30 % de consommation
Au-delà du changement de véhicules, un autre moyen de faire de véritables économies de carburant consiste à modifier la façon de conduire de ses collaborateurs, L’éco-conduite vise à la fois à réduire la consommation et illimiter les émissions de CO2.« Renouveler les véhicules sans changer le comportement des conducteurs, c’est faire à peine Ia moitié du chemin. Parallèlement au renouvellement de la flotte, nous avons lancé des formations à l’éco-cenduite et j’ai d’ailleurs moi-même donné l’exemple enjouant les cobayes », affirme Jean-Pierre Bodet, qui a confié à une entreprise de sa région, Masson Formation, le soin d’instruire tous ses conducteurs « Nos stages se sont déroulés en une journée sur le site de l’entreprise. Le matin, chaque formateur partait en voiture avec trois stagiaires pendant 35 minutes. Grâce aux ordinateurs de bord des véhicules, nous relevions les paramètres de consommation. Au retour, tout le monde assistait à un cours sur les grands principes de l’éco-conduite. L’après-midi, chaque stagiaire refaisait le circuit avec le formateur qui lui imposait de respecter les techniques d’éco-conduite, »
« Les résultats ont été spectaculaires, avec une réduction de la consommation de 10 à 30 % selon le type de conduite de départ», analyse Emmanuel Masson, gérant de Masson Formation. Chez Bodet, l’éco-conduite a permis de réduire la consommation moyenne des véhicules de 7,8 litres il 6,5 litres aux 100 kilomètres, soit une baisse de 20 %. Alors qu’en 2008, il fallait à l’entreprise 606 000 litres de gazole pour faire 7,8 millions de kilomètres; en 2010, il ne lui en faut plus que 580 000 litres pour parcourir 8,8 mm ions de kilomètres. A la clef, une économie importante grâce à laquelle l’entreprise a amorti très rapidement les 170 euros dépensés par stagiaire pour la formation.
La direction de Triballat, elle, a préféré forme, un collaborateur référent qui a transmis au fur et à mesure les principes de l’éco-conduite aux autres conducteurs. Et parce que les bonnes habitudes se perdent vite, un boîtier mobile d’éco-conduite mesurant les paramètres de conduite passe régulièrement d’un camion à l’autre en guise de piqûre de rappel. Une piste suivie également par RVL (Rapides du Val de Loire) à Orléans. qui a équipé une partie de ses bus d’un boîtier développé par Vive ris Technologies . «Cet appareil aide le conducteur à trou ver en permanence le régime moteur adéquat pour économiser du carburant », détaille, Julien Fèbvre, responsable commercial de Viveris .. Coût du boîtier: environ 1 000 euros, mais, en contrepartie, RVL a vu la consommation de carburant de ses bus baisser de 5 à 1o %, ce qui est loin d’être négligeable compte tenu de la consommation d »un utilitaire. « Avec nos 180 véhicules ateliers répartis sur toute la France, nous sommes capables de réparer dans des délais très courts les flexibles défaillants des engins de chantier et cela 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 », détaille Alexandre Gérard, président de la société nantaise Chronoflex, chez qui la dépense en carburant représente l’équivalent de 5 % du chiffre d’affaires.
Des astuces pour économiser
Pour réduire cette facture, le dirigeant a tout simplement demandé à ses collaborateurs de faire le plein dans les stations service d’hypermarché. « Le gain sur l’écart de prix est d’au moins 10 %, ce n’est pas anecdotique », se félicite Alexandre Gérard qui a d’autres cordes à son arc en matière d’économies. « Avant, lorsqu’on nous appelait pour un dépannage, nous contactions notre réparateur du secteur où l’engin était en panne. Désormais, grâce à notre système de géolocalisation, nous optimisons vraiment le trajet en prenant en compte les distances réelles, les embouteillages … Un plus pour la rapidité du dépannage, et donc la qualité de notre service client, mais aussi pour nos économies de carburant.»