La vente directe : un métier rémunérateur?

Un chiffre d’affaires d’environ un milliard et demi d’euros pour 202 000 vendeurs dont un peu moins de 15 000 salariés, la plupart des vendeurs ayant le statut d’indépendants: voici les derniers chiffres concernant le métier. Il ne s’agit donc pas d’une activité en recul, loin de là.
C’est quoi la vente directe
Il s’agit des actes de vente qui ont lieu hors d’un magasin ou de tout autre local commercial et qui mettent en présence directe le vendeur et le client. A charge au vendeur de présenter le produit, d’effectuer éventuellement la vente en faisant signer le bon de commande.
Peu importe qu’il s’agisse d’un temps complet ou partiel, voire de quelques heures par semaine ou par mois. Dans ce dernier cas, la personne peut tout à fait avoir une autre activité principale .
• Le porte à porte
la vente directe se fait de façon individuelle, au domicile du client la plupart du temps. C’est la fameuse vente d’encyclopédies de nos parents et grands-parents. Il s’agit de proposer des produits, qui sont rarement du premier prix, relativement sophistiqués ou techniques. Et qui nécessitent donc la présence d’un vendeur qualifié lors de la présentation. Le vendeur dispose également des compétences pour offrir un crédit à la consommation si nécessaire, le tout pouvant être bouclé grâce à un ordinateur portable .
• Les réunions à l’américaine
L’autre forme de vente est celle qui se fait par réunion et qui est d’origine américaine. Elle a été introduite dans les années 60 en France. Le vendeur ou très souvent l’hôtesse reçoivent chez eux ou au domicile d’une personne un groupe de clients potentiels. Tout cela se fait de façon très conviviale, puisque la plupart du temps, l’hôtesse a convié des amies ou des amies d’amies. Elle fait (ou le vendeur, la démonstratrice. .. ) la présentation du ou des produits. On utilise souvent les produits eux-mêmes pour prouver leur efficacité ou les essayer.
Aujourd’hui, on trouve toutes sortes d’articles: accessoires de cuisine, vêtements, lingerie, livres, produits de beauté, bijoux, produits bio …
L’objectif est de vendre bien entendu, mais de recruter également parmi les personnes présentes d’autres hôtesses et continuer ainsi à travailler en réseau. Le bouche à oreille a toujours été un plus dans le commerce, la restauration … et il est clair que dans le cas de cette vente directe par réunion, cela est absolument vital pour le succès de l’entreprise.
Le statut de vendeur à domicile
- La minorité est salariée, et dispose donc d’un contrat de travail avec son entreprise. Rien de spécifique, si ce n’est que le vendeur peut avoir le statut VRP ou non en tant que salarié.
- Les indépendants ont eux un contrat de distribution avec leur entreprise afin de pouvoir exercer leur activité. Ils peuvent être « Vendeur à domicile indépendant» s’ils exercent à temps partiel ou à titre occasionnel. En tant qu’indépendant, ils peuvent être simples mandataires ou encore acheter et revendre. Si leur activité est leur métier principal, il leur faut donc être inscrits sur le registre professionnel des agents commerciaux s’ils sont mandataires ou sur le registre du commerce et des sociétés s’ils gèrent l’achat et la revente.
- Enfin une particularité, le statut de vendeur à domicile indépendant permet de se lancer en douceur. Il s’agit bien d’un aménagement du statut d’indépendant qui permet de débuter ou qui s’applique aux vendeurs occasionnels. Il dépend du régime de la Sécurité sociale. Ils n’ont pas à s’inscrire sur un registre professionnel. En fait, il s’agit d’alléger les procédures administratives le temps de voir si l’activité va se poursuivre. Un seuil de chiffre d’affaires est fixé par la loi au-dessus duquel il devient obligatoire de s’inscrire sur un registre professionnel.
Vous pouvez travailler en contactant les circuits classiques comme l’ANPE qui diffuse les offres d’emploi, mais la fédération offre aussi un accès aux annonces récentes. Enfin, pourquoi ne pas contacter directement quelques-unes des principales sociétés de vente à domicile ?
Quelle rémunération ?
En effet, l’un des arguments en termes de recrutements est la plupart du temps «augmentez vos revenus», car l’optique au départ est de commencer à gagner sa vie de façon non permanente, de démarrer une nouvelle activité ou encore de se faire un petit complément budgétaire. Mais de quoi parle-t-on véritablement? En effet, voici une profession à laquelle tout le monde ou presque peut accéder, avec un taux de succès assez faible et un grand nombre de personnes qui arrêtent au bout d’un an. Raison de plus pour se méfier des bonimenteurs.
- Premier conseil : choisir une société qui existe déjà depuis plusieurs années et avoir la possibilité de parler avec un commercial, afin d’en savoir un peu plus. S’assurer qu’elles ont bien des bureaux (et oui !) et une adresse depuis longtemps .
- Deuxièmement, obtenir quelques renseignements financiers du type chiffre d’affaires et résultats. Les produits sont-ils de qualité, bénéficient-ils d’une bonne réputation? Y a-t-il une formation, même courte? Attention pas de droit d’entrée, cela est totalement interdit. Et enfin, la rémunération est-elle dans les normes ?
La rémunération dépend bien entendu du temps qui sera consacré à l’ activité ainsi que du potentiel de clientèle. Elle est généralement constituée d’un fixe, souvent le minimum possible, c’est-à-dire le SMIC, auquel se rajoute un ou plusieurs types de commissions. Il y a également des offres où seule la commission est offerte. Tout dépend de votre expérience et du réseau que vous avez déjà en main. Une commission sur les produits vendus évidemment, mais également une commission sur le chiffre d’affaires que le vendeur saura se constituer. En effet, le commercial a fréquemment pour mission de recruter de nouveaux vendeurs, de les mettre sur les rails et de les diriger, en fonction de quoi il perçoit un pourcentage sur le chiffre global de son équipe, mais il doit également poursuivre son activité en propre. Pour l’activité en réunion, la rémunération est souvent moindre du fait que les hôtesses ne font souvent cela qu’ à titre de revenu complémentaire, assez rarement à titre d’activité principale, ce qui permet de garder toute la liberté nécessaire au niveau de leur emploi du temps.
Important : il est possible de cumuler les allocations chômage et un démarrage de vendeur à domicile indépendant (VDI). Les conditions sont claires: il ne faut pas que les nouveaux revenus dépassent 70% des rémunérations brutes mensuelles qui ont servi de base pour le calcul des indemnités. La durée maximale de ce cumul est de 18 mois (avec des exceptions pour les chômeurs de plus de cinquante ans et les bénéficiaires d’un contrat emploi solidarité) En aucun cas, il ne faut être inscrit à un registre professionnel. D’où l’intérêt du statut de VDI.
Globalement, les retours de vendeurs à domicile sont plutôt positifs, mais là comme partout ailleurs, pour bien gagner sa vie il faut travailler beaucoup et être suffisamment organisé pour avoir de bons résultats. Si l’on fait ce job en dilettante, on gagne en proportion, c’est-à-dire peu. Plutôt logique, après tout.
Il est aussi possible d’évoluer dans le métier en commençant comme vendeur, puis vendeur « chef d’équipe » pour aborder d’autres fonctions, puisque ces sociétés disposent comme les autres d’une direction commerciale et de services de marketing …
Pour ceux qui veulent s’y mettre, le métier est donc vivant et peut être rémunérateur.
Attention : Ne pas confondre …
La vente via Internet n’est pas concernée, ni la vente par téléphone, par correspondance, ni les marchés et foires. En fait, même les ventes directes de producteurs de fruits et légumes par exemple ne sont pas concernées, puisqu’elles se font en général chez le producteurs lui même ou au bord des routes. L’adjectif « Directe » qui désigne ce type de vente est donc bien défini et précis.